Main basse sur la terre : pays de Bray, pays debout 1/2

Comme partout en France, le pays de Bray, en Seine-Maritime, fait face à un enjeu crucial de renouvellement des générations d’agriculteurs et d’agricultrices. Nombre d’éleveurs vont ici partir en retraite dans les dix prochaines années. Pour stopper l’érosion continue de cette population active entamée après-guerre, il est urgent que les installations prennent le pas sur les cessations d’activité et les départs en retraite.

Deux tendances s’opposent dans ce territoire d’élevage qui subit de plein fouet les crises successives de la production laitière : la course à l’agrandissement qui entraîne une financiarisation aigüe de l’accès aux terres, ou des installations agricoles fondées sur une meilleure valorisation du foncier et du travail.

Dans ce nouveau podcast du Poulpe, en deux épisodes, le journaliste Christophe Trehet fait entendre les témoignages de ceux qui constatent les pratiques, parfois à la limite de la légalité, des plus puissants dans la lutte pour accéder au foncier agricole. Ici un éleveur qui a vu prix de sa ferme surévalué pour pouvoir reprendre des terres en location ; là un propriétaire qui constate qu’il doit payer pour récupérer ses terres louées de longue date à un neveu. Le processus s’emballe et rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Mais une « veille foncière citoyenne » s’organise afin de dénoncer l’accaparement foncier et la financiarisation de l’accès à la terre, avec la volonté de construire des systèmes de production plus durables, rémunérateurs et générateurs de liens sociaux.