Par Justine Grollier - le 09/05/2025 à 13h15
Début janvier, le contrôleur des lieux de privation de liberté publiait un rapport sur les chambres sécurisées pour détenus du CHU de Rouen. À la suite d’une visite inopinée en novembre 2023, les inspecteurs ont conclu que les pratiques sécuritaires systématisées empêchent d’assurer le secret médical et “portent atteinte à la dignité humaine” des patients détenus.
Dans le hall bondé des urgences, un patient se distingue. Menotté, il est entouré de ses surveillants pénitentiaires quand les autres malades, eux, se déplacent librement. La scène est habituelle au CHU de Rouen. « Des détenus on en a tous les jours, souvent pour des tentatives de suicide ou beaucoup en traumatologie », confirme une infirmière du service. L’hôpital Charles-Nicolle est le principal lieu de prise en charge d’urgence des patients détenus. La plupart sont issus de la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle de Rouen, quelques-uns arrivent du centre de détention de Val-de-Reuil. Pour accueillir ces patients en réclusion, un protocole spécifique est exigé de la part des unités de soins. L’enregistrement de ces malades à l’accueil est priorisé et plusieurs chambres sécurisées leu...