Un bruit sourd retentit au milieu du brouhaha. « Casse pas la vitre ! », crient plusieurs personnes à l’homme qui est en train de donner des coups de coude à la devanture déjà brisée de la permanence d’Édouard Philippe. « Casse pas la vitre ! Elle est taguée ! »
Sur le local de campagne du premier ministre, candidat à sa réélection à la mairie du Havre, le message des manifestants s’affiche en toutes lettres : « 49°3 Philippe prend la fièvre », « Mettons-le en quarantaine ! »
Samedi 29 février, en fin d’après-midi, à quelque 200 kilomètres de là, le chef du gouvernement vient d’annoncer devant l’Assemblée nationale sa décision de recourir au 49-3 pour adopter la réforme des retraites sans vote. La colère des opposants au projet de l’exécutif éclate dans les rues de la cité Océane. « Le 49-3, c’est un coup d’État. La vraie démocratie, elle est ici », scande la petite foule. Il y a là des militants de la CGT, des « gilets jaunes », des avocats, des représentants du Snesup-FSU, première organisation chez les enseignants-chercheurs, de simples citoyens…
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